Ils arrivent chez lui.
Il met une ambiance tamisĂ©e comme Ă son habitude, ajoute un fond sonore. Puis, il questionne sur ce qu’ils veulent boire. Une biĂšre pour elle, un rhum pour N. De mĂȘme pour lui.
A chaque fois qu’elle croise son regard, ou qu’il s’adresse Ă elle, il ne peut s’empĂȘcher d’avoir un lĂ©ger sourire en coin. Il a l’air si intriguĂ©, si excitĂ© intĂ©rieurement par ce qu’il va se produire au sein de son environnement, qu’il ne parvient pas Ă dissimuler ces Ă©motions sur son visage.
Il choisit de sâinstaller sur le bout de sa mĂ©ridienne, face Ă son canapĂ©. Elle s’est posĂ©e en face de lui Ă sa gauche, N. s’est installĂ© Ă cĂŽtĂ© d’elle, le coude posĂ© sur l’accoudoir, les jambes Ă©cartĂ©es. N. a l’air Ă l’aise : ils le sont tous deux aussi. Ils discutent tous ensemble de choses et d’autres, restant dans la superficialitĂ© des sujets. Les questions s’enchaĂźnent. Puis, il demande oĂč nous nous trouvons dans la ville, histoire de se gĂ©o-localiser par rapport Ă son auberge de jeunesse.
Il fait trĂšs lourd Ă l’extĂ©rieur. Son appartement Ă©tant peu isolĂ©, une chaleur ambiante Ă©mane de ce dernier. Lorsqu’elle dĂ©croise ses jambes, lâintĂ©rieur de ses cuisses ayant Ă©tĂ© en contact, elles sont toutes mouillĂ©es. Elle ne saurait dire si ce nâest uniquement de la sueur liĂ©e Ă ses cuisses qui se touchaient, ou alors lâexpression de son dĂ©sir qu’elle ressent. SĂ»rement les deux. Car depuis ce qu’ils ont partagĂ© dans les toilettes du bar, elle le dĂ©sire et dĂ©sire ce moment encore plus.
Elle a le bas du ventre qui se tord, par moments. Des sensations corporelles qu’elle ne semble jamais avoir ressenties jusquâici. Maintenant, elle sait quelles manifestations corporelles elle peut associer au dĂ©sir. Elle se sent consumĂ©e. Ils continuent de leur cĂŽtĂ© Ă Ă©changer. Elle semble avoir activĂ© le mode Ă©coute mais, intĂ©rieurement : elle n’est pas lĂ . Elle les observe en Ă©tant Ă lâĂ©coute de son corps. Et, elle demande Ă N. si elle peut embrasser leur hĂŽte. Ce Ă quoi N. rĂ©pond « carrĂ©ment, vas-y ».
Elle sâapproche de lui, ne touche aucune partie de son corps, qu’elle commence Ă connaĂźtre quasiment par coeur depuis le temps. Elle se rapproche doucement de sa bouche, l’embrasse deux Ă trois reprises de façon lente, puis elle commence Ă ralentir davantage, en l’embrassant plus langoureusement tout en accĂ©dant Ă l’intĂ©rieur de sa bouche. Il s’y met Ă©galement.
Durant cet instant, elle sent que N. se rapproche d’eux. N. pose dĂ©licatement ses mains sur ses Ă©paules, les caresse un peu. N. se trouve derriĂšre elle. Elle ouvre les yeux pour le regarder : il la regarde aussi, et continue Ă l’embrasser.
N. fait tomber les bretelles de son haut, les fait glisser sur ses bras : le haut tombe en bas de son ventre, elle se trouve dĂ©sormais seins nus. N. lui caresse le dos – de l’autre cĂŽtĂ©, bien qu’il l’embrassait, il a toute conscience de ce quâil sâest passĂ©. Il arrĂȘte de lâembrasser, lui touche les seins tout en la regardant. Elle voit qu’il est excitĂ©. Il voit qu’elle l’est aussi. Leurs regards sentent cela, leurs respirations aussi : leur non-verbal parle pour eux, ils se comprennent rien qu’en se regardant. Elle ressent que N. est excitĂ© lui aussi, car il la caresse dâune façon qui parle pour lui Ă©galement.
N. passe ses avants-bras autour de ses hanches, pour venir toucher son ventre encore habillĂ© avec ses mains. De son cĂŽtĂ©, il dĂ©pose ses mains de sa poitrine, ĂŽte sa chemise. Se lĂšve, et enlĂšve son jean. N. attrape son haut et elle comprend quâil faut qu’elle lĂšve les bras, afin quâil lui glisse par le haut. Leurs regards masculins se croisent lâespace dâun instant.
Le moment est doux, lent. Ils rentrent subtilement dans lâexpĂ©rience, se parlent trĂšs peu. Tout est histoire de toucher, ressentis, non-verbal. Ce qui semble faire grimper la tempĂ©rature corporelle de chacun.
N. commence Ă lui toucher la poitrine, tout en restant dos Ă elle. Il est debout devant elle, un peu Ă©loignĂ©, boit une gorgĂ©e de son rhum. Il ne bouge pas, le regarde lui caresser ses seins. Puis il la regarde : ils se sourient lentement, les clignements de leurs paupiĂšres sont plus longs, intenses. N. l’embrasse dans le cou, qu’elle bouge subtilement. Elle ne voit pas N., le ressent exclusivement, tout en gardant un visuel sur lui. Elle se mordille la lĂšvre infĂ©rieure, tout en ayant dĂ©posĂ© l’arriĂšre de sa tĂȘte sur l’Ă©paule gauche de N.
Restant debout, il baisse son caleçon et commence Ă se toucher. Elle le regarde intensĂ©ment. N. voit ce qu’il fait, et lui demande, Ă elle, s’il peut lui enlever sa jupe. Elle s’allonge et N. lui retire cette derniĂšre ainsi que son tanga. Puis, N. se recule sur l’accoudoir mais cette fois-ci, le dos contre celui-ci. N. enlĂšve son t-shirt, son pantalon et son caleçon. De son cĂŽtĂ©, elle se retourne et se lĂšve pour embrasser N. Il continue de se toucher tout en restant debout, d’une main, et reprend par moments des gorgĂ©es de rhum avec l’autre.
Elle arrĂȘte d’embrasser N. et s’assoit. Elle boit une gorgĂ©e de sa biĂšre, en profite pour leur demander si tout est ok. Leurs sourires les trahissent : câest complĂštement ok.
Elle reste assise, N. vient lâembrasser sur sa gauche, et lui vient sâinstaller Ă sa droite, Ă cĂŽtĂ© d’elleâŠ
Il lui touche lâĂ©paule, lui embrasse le cou de son cĂŽtĂ©, fait glisser ses doigts sur son sein. Elle paraĂźt Ă©lectrisĂ©e par ce moment. Il continue Ă descendre ses doigts, jusquâĂ toucher son bas ventre. Il fait le contour de son aine, lâintĂ©rieur de sa cuisse avec le bout de ses doigts. Il commence Ă la toucher, doucement. « C’est mouillĂ©… » dit-il Ă voix haute, s’adressant Ă elle. Elle continue Ă embrasser N., et lâentendre lui dire ça fait que N. lâembrasse de façon plus intense. Elle ouvre les yeux : N. a les yeux ouverts Ă©galement, et regarde sur sa droite vers le bas : N. regarde le mouvement des doigts de l’autre homme avec qui il doit composer Ă ce moment-lĂ . Ăa l’excite. Elle regarde un peu N. puis cesse de l’embrasser, pour regarder son sexe, et elle s’en saisit. N. a maintenant son regard rivĂ© sur son sexe.
Elle se tourne sur son cĂŽtĂ© droit afin de rĂ©tablir un contact visuel, il commence Ă user de ses doigts un peu plus longuement, Ă aller un peu plus loin. Ils se regardent, et ils s’embrassent. N. lĂąche un gĂ©missement. De son cĂŽtĂ©, elle sent qu’elle ne va pas tarder Ă ĂȘtre un peu plus vocale Ă©galement.
Ils continuent cette gymnastique d’esprit, de ressentis et d’Ă©changes quelques instants, puis ils switchent les manoeuvres : elle continue de l’embrasser, mais câest son sexe qu’elle touche Ă prĂ©sent avec son autre main. N. a ses doigts entre ses cuisses, puis elle embrasse N. de nouveau.
Ils dĂ©cident de faire une brĂšve pause, boire deux, trois gorgĂ©es, puis l’hĂŽte suggĂšre quâils passent de lâautre cĂŽtĂ© de la piĂšce. Ils approuvent, Ă©changent sur leurs envies. Naturellement. Elle, elle a envie de tout. N. ne se positionne pas trop, spĂ©cifiant quâil est « chaud pour tout ». L’hĂŽte annonce qu’il a envie de les regarder. Ils approuvent Ă©galement.
N. et elle s’assoient sur le lit, face Ă face. Lui, s’assoit dos Ă un meuble. N. et elle se regardent et s’embrassent. N. lui touche les seins, les fait basculer tous deux du cĂŽtĂ© de l’hĂŽte, ce qui fait quâĂ prĂ©sent, il le voit la toucher. La position fait quâavec le miroir, il le voit Ă©galement lorsquâil introduit ses doigts en elle. N. ne le voit pas. Elle commence Ă gĂ©mir un peu, N. la touche un peu plus profondĂ©ment. Elle se met intĂ©gralement sur le dos, puis elle regarde sa connaissance de longue date Ă lâenvers : il a changĂ© de position, et se touche dĂ©sormais. De son cĂŽtĂ©, elle ne fait que le regarder. Elle oscille parfois avec N., et le touche aussi. Ils continuent ça un instant, puis elle dĂ©clare Ă voix haute qu’elle souhaite que lâun d’eux la prenne. Il y a un moment de latence, et son hĂŽte se positionne. N. est ok pour les regarder.
Ils inversent leurs rĂŽles : il vient la toucher en Ă©tant sur ses genoux, N. se met dos contre ledit meuble, debout. N. se touche en le regardant la toucher. N. la regarde, elle se touche la poitrine, elle regarde N. Ă lâenvers. Puis, elle touche son hĂŽte. Elle y va doucement mais pas longtemps, intensifie rapidement son mouvement. Elle le sent s’agiter un peu, il intensifie la façon dont il fait des vas et viens Ă lâintĂ©rieur d’elle, avec ses 4 doigts. Elle aime ça, il lui a dĂ©jĂ fait. Il le sait. Ils continuent quelques instants, puis il vient au-dessus d’elle. Il fait tellement chaud dans la piĂšce, ils sont tous humides. Il se touche un peu avant de la prendre. Il y va doucement, et lĂ câest elle qui lui Ă©nonce qu’elle est suis toute mouillĂ©e⊠Il continue Ă la prendre, alternant des phases plus rapides et des phases plus lentes.
Elle demande Ă N. s’il continue de se toucher : il rĂ©pond qu’oui, et qu’il kiffe.
L’hĂŽte s’adresse Ă elle, lui dit qu’il a envie qu’elle se me mette face au miroir, de la prendre en levrette. « Que oui », elle lui rĂ©pond. Ils sâexĂ©cutent. N. continue de les regarder, et elle peut dĂ©sormais les voir tous deux.
Parfois, elle pose sa tĂȘte sur le matelas, pour ressentir avec un sens de moins.
Il ne regarde que son sexe faisant des allers-venues, les fesses d’allure fĂ©minines qu’il tient fermement, puis il la regarde longuement aussi. Ils poursuivent, l’intensitĂ© montre d’un cran. Puis, N. demande sâil peut Ă son tour la prendre. Elle valide, lui aussi, puis y vas un peu plus fort aprĂšs avoir su qu’il allait devoir s’extraire d’elle. N. part chercher un prĂ©servatif, il continue Ă la prendre fort. Il ralentit, redescend : il nâest pas encore venu. Il sort d’elle, lui touche les fesses dĂ©licatement. Il se lĂšve et sort de son matelas. N. arrive et lui demande si cela la dĂ©range sâil la prend de la mĂȘme maniĂšre, lui aussi, elle lui signifie que non.
N. rentre en elle, pousse un gĂ©missement. Elle aussi aprĂšs ce qu’il lui a Ă©tĂ© donnĂ© prĂ©cĂ©demment – elle est traversĂ©e par des vagues de plaisir intenses depuis le dĂ©but de cette soirĂ©e. De son cĂŽtĂ©, il est debout et se touche de nouveau, doucement en le regardant la prendre. Voyant Ă quel point elle est excitĂ©e, ça lâexcite dâautant plus.
Elle, lorsqu’elle les regarde Ă travers le miroir, elle voit N. qui la prend fermement, son hĂŽte qui la dĂ©sire Ă distance.
N. commence Ă aller un peu plus vite, puis modĂšre la vitesse. L’hĂŽte voit ce que ça gĂ©nĂšre en elle. Lorsqu’elle ferme ses yeux par moments, elle ressent et sait qu’il la regarde. Cela l’excite d’autant plus d’avoir notion de cela les yeux fermĂ©s. Elle commence Ă bouger son bassin pour sâadapter Ă la cadence. Elle ouvre les yeux et voit qu’il se touche plus intensĂ©ment. N. gĂ©mit de son cĂŽtĂ©, elle ressent intĂ©rieurement quâil nâest pas loin de venir, il agrippe ses hanches. Elle bouillonne intĂ©rieurement, mais ce n’est pas avec N. qu’elle a envie de jouir ce soir.
N. vient. Il ralentit, mais l’hĂŽte de son cĂŽtĂ© ne ralentit pas. Elle le voit. Elle demande Ă N. si ça va, lui dit « carrĂ©ment ». Il sâextrait d’elle, se lĂšve. L’hĂŽte a cessĂ© de se toucher, mais la regarde encore.
N. sollicite l’hĂŽte savoir s’il peut se permettre de prendre une douche.
âââââââ
Ils se retrouvent Ă 2, N. est parti de l’appartement.
Il nâest pas trop redescendu. Elle, elle reste dans un Ă©tat de tension : elle sait qu’elle a Ă©tĂ© suffisamment stimulĂ©e pour avoir envie dâĂȘtre touchĂ©e, de toucher Ă son tour de façon intense. Elle annonce avoir l’envie d’un soixante-neuf. Il approuve…
Il est dĂ©jĂ dur lorsque qu’elle le prend en bouche. Il la stimule avec sa langue doucement. Elle accĂ©lĂšre son mouvement et de ce fait, lui aussi. Elle ajoute sa main : il gĂ©mit et elle le sent sur son clitoris.
Elle a une premiĂšre vague, onde, qui la traverse : elle n’est pas loin. Lui non plus croit-elle. Ils rĂ©gulent un peu, histoire de faire perdurer ce plaisir. Puis, elle le prend intĂ©gralement, il insĂšre ses doigts en elle en plus d’utiliser sa langue. Il y va, et bien. Plusieurs vagues arrivent : elle est en train de venir, il sait. Elle enlĂšve son sexe de sa bouche, il l’Ă©coute attentivement. Elle continue Ă le toucher avec sa main tout en exprimant ce qui se passe en elle.
A un moment elle lui dit « maintenant, câest Ă moi de mâoccuper de toi ». Elle le reprend au fond de sa bouche, plusieurs fois, joue autour de son gland avec sa langue, puis le prend de façon vive. Il est allongĂ© sur son flanc droit sur son lit, elle se positionne de sorte Ă ce qu’elle puisse le voir. Elle y va plus fort, remet sa main, qui par moments se corrĂšle sur le mouvement de sa bouche, parfois Ă lâinverse.
Il lui annonce qu’il va venir. Elle continue puis se met Ă le regarder : il saisit ses cheveux mais la laisse gĂ©rer lâintensitĂ©.
Et il vient dans sa bouche.
Quelques instants plus tard, il dĂ©clare qu’il est temps de se reposer aprĂšs tout cela, lui suggĂ©rant de rentrer dormir chez elle.
âââââââ
IntĂ©rieurement, elle pensait que la rĂ©alisation de ce fantasme pourrait susciter une forme dâavĂšnement, la mise en lumiĂšre de quelque chose de plus profond entre eux deux. De par cette suggestion de sa part, elle compris quâil nâen fut rien. Quâil nâen sera jamais rien de plus, que des instants charnels partagĂ©s.
Elle tente tant bien que mal de contenir son Ă©motion, mais ses yeux ne peuvent s’empĂȘcher dâĂȘtre humides. Elle nâose pas parler, de peur que lâĂ©motion quâelle ressent vienne teinter sa voix, faire transparaĂźtre quelque chose : elle a son Ă©go.
Elle dĂ©cide de se rhabiller en silence, tĂȘte baissĂ©e. Lui, sâaffaire niveau rangement au sein de son appartement.
Elle se chausse – ayant repris ses esprits, lui envoie un : « merci pour ces Ă©motions » (intĂ©rieurement, elle se dit cette bonne vieille expression connue de tous : « merci pour les roses, merci pour les Ă©pines »).
Il lui dépose un bisou sur le front.
De son cĂŽtĂ©, elle nâentreprend rien dâautre que tourner ses talons, afin de quitter cet appartement au plus vite.
Elle sait, que câest la derniĂšre fois quâelle venait lĂ .
Elle sait, quâelle a passĂ© de nombreux moments, tous particuliers Ă leur maniĂšre, dans cet endroit-lĂ .
Elle sait, quâelle ne peut continuer comme ça.
Elle dĂ©cide de changer son habitude, car elle prenait toujours lâescalier lorsquâelle en partait. Cette fois-ci, elle dĂ©cide de prendre lâascenseur.
Elle se sent vide. Fatiguée. Lassée.
Pas assez.
Elle monte dans lâascenseur, se regarde dans le miroir : ses yeux sont rouges, le mascara a quelque peu marquĂ© ses paupiĂšres au-delĂ des cils.
Les larmes montent Ă nouveau. Lâascenseur Ă©motionnel quâelle vient de vivre ne la laisse pas indemne.
Les 4 Ă©tages sont longs, cette confrontation avec soi-mĂȘme, visuelle, est raide.
Mais au fond dâelle, elle sait quâune forme de libĂ©ration arrivera : quelquâun parviendra, un jour, Ă aimer son monde.
LD

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